Mateo HERNANDEZ

M. Hernandez naît en 1884 à Béjar, petite ville espagnole proche de Salamanque. Son père, tailleur de pierre, « Architecte, constructeur en granit », lui apprend très tôt à travailler ce matériau dur, directement à partir du bloc.

Le jeune homme étudie d’abord à l’Université de Salamanque en 1906 où son talent lui permet de recevoir une bourse afin de rallier ensuite l’Ecole des beaux-arts de Madrid, où il reste peu de temps. Mais Paris est la Capitale des Arts qui fascine les jeunes artistes du monde entier, et Mateo y arrive en 1910 dans sa vingt-cinquième année, exposant déjà au Salon d’Automne cette année-là. En 1913, à la suite de sa rencontre avec Fernande, une institutrice qui sera sa compagne pour la vie, il s’y installe définitivement. Celle-ci lui permet, grâce à son salaire, de se consacrer à la sculpture, la taille directe sur pierre dure. Le granit, le porphyre, l’acajou et l’ébène deviennent ses matériaux de prédilection, mais le couple vit alors dans une quasi-misère, car cette technique de taille, sans modelage préparatoire, sur des matériaux durs ou cassants, est hasardeuse, incertaine et chronophage. C’est ce qui plait à l’artiste : « Je n’aime que les pierres qui me résistent, j’aime la difficulté » disait-il quand on lui parlait de son œuvre. 
A partir de 1919, cet homme indépendant, qui n’eut ni galerie ni marchand, expose régulièrement au Salon d’Automne, au Salon des Indépendants et à celui des Tuileries. Il vend ses œuvres, presque exclusivement animalières, dans ces Salons ou directement à des collectionneurs. Le succès vient rapidement en 1920 avec une Panthère achetée au Salon d’Automne par Le Baron Rothschild ; il se confirme avec La Panthère de Java, diorite de presque deux mètres de long, conservée au MET à New-York, avec laquelle obtient le grand prix de sculpture de l’Exposition Internationale des Arts décoratifs en 1925. 
En 1927, une rétrospective à Madrid le fait connaitre en Espagne où il ne restera pas ; l’année suivante, la rétrospective du Musée des Arts Décoratifs à Paris consacre sa notoriété qui devient internationale. Il acquiert alors une propriété à Meudon, en fait un lieu de vie particulier avec un zoo privé où cohabitent notamment une hyène et une ourse. Il y demeure durant toute la Seconde Guerre mondiale, s’épuise sur des œuvres monumentales de plusieurs tonnes qu’il travaille souvent en extérieur, et décède en 1949. Ses œuvres sont rares sur le marché, essentiellement des pièces animalières uniques dont très peu ont été traduites en bronze, et il réalise aussi sur demande quelques bustes et des nus

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